• femme aux chats duchay.photo.free.fr

    Je pense parfois à ce que nous réserve l'avenir. Je veux dire, l'avenir en tant que "vieux"!

    Et bien... ça ne me rassure pas des masses!

    Déjà parce que j'ignore ce que sera devenue ma santé mentale à l'approche des 80 ans (je suis optimiste, je me dis que je serai encore là!!), sans parler de mon autonomie...

    Mais avant de me préoccuper de ce que je serai à ce moment-là, je pense d'abord à mes parents. Et si un jour je devais les prendre en charge pour une raison X ou Y, est-ce-que j'en serai capable?

    Parce que l'idée de les placer en institut, maison de retraite, ou peu importe le nom qu'on donne à ces établissements d'accueil, cette idée me répugne!

    Et pourtant... voilà qu'une émission tardive, diffusée sur france3 il y a peu, m'a littéralement fascinée!

    On y parlait des établissements sus-nommés et on y entendait des témoignages. Tous très divers et pas toujours négatifs, heureusement!

    Il en ressort quand-même, de ce témoignage, que la maison de retraite est souvent gérée comme une entreprise, et comme telle, elle doit être rentable. D'où du personnel sous-payé et corvéable à merci, des abus dans l'administration des calmants pour forcer les résidents à rester "zen", la rapidité à laquelle les soins sont effectués... Il en ressort également que le personnel  est toujours en sous-effectif, et donc, souvent, contraint à se limiter aux simples tâches vitales. A savoir, servir les repas, faire les toilettes des personnes grabataires, faire les chambres.

    Dans ce contexte, on arrive facilement au constat que les maisons, même propres et organisées, se révèlent des endroits de "stockage de vieux" ni plus ni moins... où parfois règne une indifférence triste et automatisée. Ainsi voit-on des résidents régulièrement livrés à eux-même, alors qu'ils sont incapables de se mouvoir, des individus semblant absents, voire invisibles, peut-être parfois en dépression.

    Pour résumer, j'ai la nette impression qu'il ne fait pas bon ne plus être maître de ses pensées et/ou de ses mouvements en maison de retraite!

    Et puis... le reportage nous emmène visiter des lieux où la vie est présente. Où on adresse la parole aux résidents, grabataires ou pas, où on les embête un peu pour qu'ils bougent, qu'ils se laissent faire lorsqu'on doit les déshabiller. Il y a du dialogue et une présence physique, qui, s'ils paraissent naturels, sont pourtant soulignés comme des exceptions.

    Que faut-il en déduire?

    Personnellement, je dirais qu'il y a des progrès à faire en matière de prise en charge, à commencer par l'idée même de prise en charge. Qu'attend-on d'un établissement qui accueille des personnes âgées, qui plus est des personnes à mobilité réduite ou atteintes de la maladie d'Alzheimer?

    Le minimum humain est requis, en fait. On attend que ces personnes soient envisagées comme les êtres humains qu'elles sont, avec leur dignité préservée, avec l'attention et les soins qu'elle méritent.

    Ainsi, le progrès est doucement (mais sûrement ai-je envie de dire!) en marche, avec le concours de médecins et de formateurs responsables, préoccupés du bien-être de leurs aînés.* En France, on a beaucoup à apprendre de nos voisins du nord, qui ont souvent, socialement parlant, un train d'avance sur nous!

    Vive nos vieux! Prenons soins d'eux!

    *Un petit lien vers le compte-rendu d'une conférence donnée en 2001 par Yves Gineste (apparu dans le reportage en tant que formateur aux soins), un homme concerné et motivé, Respect! ;)

    YvesGineste

     


    2 commentaires
  • C'était un dimanche. Je me suis levée plutôt en forme, et me suis dirigée, comme chaque matin, dans la salle de bain. Tout à coup, sans trop savoir pourquoi, voilà que je me suis sentie submergée par une sensation étrange... indéfinissable. J'étais à la fois sereine et soucieuse, bienheureuse et tourmentée! Puis, au moment où ma sensation a pris corps, la surprise m'a étreinte, fulgurante: des larmes!
    Me voilà en train de pleurer, à chaudes larmes! Et il n'y avait aucune raison! C'est sans doute pourquoi que je n'ai même pas essayé de "résister" à cet assaut incongru, imprévu: cela me faisait du bien!
    On peut pleurer de joie, c'est vrai, mais il n'est pas besoin d'un événement extérieur pour provoquer "l'état". C'est un peu comme si quelque chose se relâchait en nous, et c'est un exutoire fabuleux finalement, ces larmes!

     

    Joli dessin, dont j'ignore l'auteur...

    Je sens qu'elles étaient nécessaires et bienfaisantes, pourtant elles ont si mauvaises réputation!
    Tenez, à un enterrement, si vous ne pleurez pas, c'est sans doute le seul moment où vous vous en voulez! C'est LE moment où vous vous mettez à prier pour qu'il perle au coin de votre oeil ne serait-ce qu'une pointe d'humidité salvatrice!
    Sinon lequel d'entre nous aime à ce point être exposé aux yeux des autres pour se laisser aller à pleurer en public? Très peu, je le crains... peut-être n'est-ce pas là une façon convenable de se comporter entre occidentaux (chez les autres, je ne sais pas)!
    Ce dimanche matin-là, je n'ai pas eu à supporter le regard d'autrui sur mon épanchement soudain, dieu merci! Peut-être est-ce jutement pour cette raison que les larmes se sont permises une excursion, sans retenue, dans l'intimité!

    Et voilà que je raconte cet épisode... oui, mais ce n'est pas la même chose, de le raconter après, que de le vivre pendant!
    Parce que ces larmes, je me sens de les offrir!
    Je ne peux pas dire qu'elles vous feront autant de bien qu'à moi, et pourtant j'aimerais!
    J'aimerais croire qu'elles n'ont pas été vaines et stériles. J'ai pleuré, non pas sur mon sort, sur une nostalgie rancie ou un mauvais souvenir lancinant, non! J'ai pleuré de bonheur et peut-être, quelque part, quelqu'un a-t-il fait la même chose, simultanément. Peut-être ces larmes ne m'appartiennent pas pleinement mais sont-elles celles de tous et toutes, à un moment donné.
    J'ai envie d'être dans CE moment, avec mes larmes et avec celles des autres, pour tous ceux qui ont besoin de pleurer, ceux qui ont pleuré et ceux qui pleureront... de joie!


    votre commentaire
  • Stephen King est un des premiers auteurs auquel j'ai commencé à m'interesser. Je n'avais pas de prédilection jusqu'alors. Ma tante posssédait déjà une belle bibliothèque à l'époque et j'ai choisi "Cujo" pour me tenir compagnie avant de m'endormir. Cujo est le nom d'un gros chien (un St Bernard) tout à fait sociable qui, manque de pot, attrape la rage et terrorise une famille. Tout se passe comme un huis clos autour du chien qui séquestre malgré lui de braves gens dans une maison. C'est sûr, King aurait pu écrire sur un caniche, mais ça n'aurait pas eu le même impact!

    credit photo: www.elbakin.net

    Plus tard, j'ai beaucoup aimé "la peau sur les os" qui évoque le calvaire d'un homme touché par un sort gitan, et qui a donné lieu à un film, comme nombres des textes de King (ce film était réussi, ce qui n'est pas le cas de tous!), ou encore "Shawshank", l'histoire du comptable emprisonné à tort qui s'évade de façon ingénieuse ("les évadés"), et puis "Salem" qui met en scène des vampires immoraux. Bref, l'oeuvre de cet auteur est trop vaste pour en faire le tour mais toujours très bien écrit et pas toujours monstrueux!

    Extrait de "Différentes saisons" :

    Parce que des types comme nous, Red, on sait qu'il y a une troisième voie. Entre rester blanc comme neige et se vautrer dans la boue. C'est le choix que font les adultes du monde entier. On évalue le trajet dans la porcherie d'après ce que ça nous rapporte. On choisit le moindre de nos maux et on essaye de ne pas perdre de vue ses bonnes intentions. Et je suppose qu'on sait où on en est si on arrive à dormir la nuit.. et d'après les rêves qu'on fait.

    J'ai remué plus de souvenirs que je n'aurais cru possible. Ecrire sur soi-même ressemble beaucoup au geste de plonger un bâton dans une rivière limpide pour en remuer la boue du fond. 

    Extrait de "Shawshank" (les évadés):

    Certains oiseaux ne sont pas faits pour être mis en cage, c'est tout. Leurs plumes sont trop colorées, leur chant trop libre et trop beau. Alors on les laisse partir, ou bien ils s'envolent quand on ouvre la cage pour les nourrir. Une part de vous, celle qui savait au départ qu'il était mal de les emprisonner, se réjouit, mais l'endroit où vous vivez se retrouve après son départ d'autant plus triste et vide.

    Extrait de "le corps":

    Ce qu'il y a de plus important, c'est le plus difficile à dire. Des choses dont on finit par avoir honte, parce que les mots ne leur rendent pas justice. Les mots rapetissent des pensées qui semblaient sans limites, et elles ne sont qu'à hauteur d'Homme quand on finit par les exprimer. Mais c'est plus encore, n'est-ce-pas? Ce qu'il y a de plus important se trouve trop près du plus secret de notre coeur et indique ce trésor enfoui à nos ennemis, ceux qui n'aimeraient rien tant que de le dérober. On peut en venir à révéler ce qui nous coûte le plus à dire, et voir seulement les gens nous regarder d'un drôle d'air, sans comprendre ce que nous avons dit ou pourquoi nous y attachons tant d'importance que nous avons failli pleurer en le disant. C'est ce qu'il y a de pire, je trouve. Quand le secret reste prisonnier en soi non pas faute de pouvoir l'exprimer mais faute d'une oreille qui nous entende.

    Les choses les plus importantes sont les plus difficiles à dire, les mots les amoindrissent. Il est difficile de faire en sorte que des inconnus s'intéressent aux bons moments de votre vie. 

    La parole détruit les fonctions de l'amour me semble-t-il. Qu'un écrivain dise ça peut paraître énorme, mais je crois que c'est vrai. Ouvrez la bouche pour dire à un cerf que vous ne lui voulez aucun mal et vous le voyez filer avec un bref coup de queue. Le mot fait mal. L'amour n'est pas ce que des trouducs de poètes comme Mc Kuen veulent vous faire croire. L'amour a des dents et ses morsures ne guérissent jamais. Aucun mot, aucune combinaison de mots, ne peut refermer ces morsures de l'amour. C'est l'inverse qui est vrai, ironiquement. Quand ces blessures cicatrisent, ce sont les mots qui meurent.

    J'y suis allé à cause des ombres que nous avons toujours derrière les yeux, ce que Bruce Springsteen appelle "les ténèbres à la lisière des villes" dans une de ses chansons, et à un moment ou à un autre, je crois que nous voulons tous défier ces ténèbres malgré ces corps brinquebalants que Dieu nous a donné, à nous, pauvres humains. Non, pas malgré ces corps mais grâce à eux.

    Je l'ai regardé, muet de terreur. Il m'a sourit, mais d'un sourire éteint, horrible, qui n'atteignait pas ses yeux.

    Tes amis te tirent vers le bas, Gordie. Tu ne le sais pas? (...) Tes amis. Comme des types qui se noient et qui se cramponnent à tes jambes. Tu ne peux pas les sauver. Tu peux seulement te noyer avec eux.

    Les amis entrent et sortent de votre vie comme des serveurs de restaurant.

     

    Extraits de "Histoire de Lisey" (ajoutés le 13/02/2011):


    "Chut, ferme les yeux." Ca, c'était sa voix à elle, mais c'était
    quasiment sa voix à lui, une excellente imitation, alors Lisey ferma les yeux et sentit les premières larmes, chaudes, presque réconfortantes, filtrer sous la frange de ses cils. Il y a quantité de choses qu'on ne vous dit pas sur la mort, avait-elle découvert, et l'une des plus importantes, c'est le temps que prennent les êtres que tu aimes le plus pour mourir dans ton coeur."

    "Peut-être était-ce vrai, et peut-être pas, mais pour le moment, elle avait intérêt à négocier cette étape comme elle avait négocié l'escalier: tête baissée et une marche à la fois."

    "C'est alors que Lisey sent la faible contraction de sa main sur la sienne. C'est quasi imperceptible, mais il est son amour et elle le sent. Par-dessus les plis de l'africaine jaune, ses yeux regardent encore fixement l'écran de télé éteint mais oui, sa main est en train de presser la sienne. Comme une sorte de pression longue distance, et pourquoi pas? Il est très loin, même si son corps est ici, et là où il est, il se peut qu'il presse sa main de toutes ses forces."


    votre commentaire
  • La nuit seule je rêve

    Auprès du corps d'un arbre

    Que je goûte la tendre sève

    Q'au loin le soleil charme

    Assise à tes côtés

    Ma robe est répandue

    Dans la chaleur d'été

    Comme un serpent qui mue

    Comme je veux te toucher

    J'étends vers toi ma main ouverte

    Et doucement comme pour pleurer

    Ton doux visage vient s'y mettre

     Mes doigts se ferment sur un fantôme

    Que j'espère retenir demain

    Je m'éveille dans un arôme

    Il ne me reste que ton parfum...


    2 commentaires
  • C'est l'histoire d'une petite fille aux innombrables rêves, au coeur avide! "Espoir" y est gravé. Puis elle devient grande et calfeutre dans son imagination son monde idéal car tant de choses s'y heurtent... Parce que prendre des décisions la rend grave, la réalité ressemble de plus en plus à "désillusion" à présent. Bientôt, son histoire de petite fille est presque effacée... presque. Puis un beau jour, alors qu'elle pense être bien ancrée dans son histoire de grande fille, voilà qu'à nouveau "Espoir" se met à scintiller, doucement d'abord, puis il rayonne finalement! Son histoire est alors bien différente de ce qu'elle croyait, l'émerveillement est permis parce qu'elle n'a pas tout découvert encore, il y a tant de chemins! Elle en est loin, de tout connaître!

     

    DSC06237



    Faire partie d'une histoire, c'est être tour à tour un personnage et un metteur en scène. Notre histoire est plurielle, elle croise celles des autres, s'en nourrit et s'en inspire. C'est de nos rencontres que se construit notre histoire: une petite touche de tendresse par-ci, une bonne tranche de rigolade par-là... et plein de surprises! Heureusement, on ne contrôle pas tout!
    L'infinie richesse de notre histoire est
    un trésor dont nos jolies rencontres sont les plus précieux joyaux! Même cet enfant à qui l'on donne la vie est une rencontre, une découverte ourlée de nacre où se reflète, inaltérable et chatoyant, le tout premier chapitre de notre histoire: celui dont le nom est sans cesse  murmuré par la petite fille au fond de nos coeurs: "Espoir".


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique