• Ding dong! 

    Déjà on peut être reconnaissant, ce ne sont pas les témoins de Jéhovah! wink2

    Quand l'amour sonne à votre porte. 

    Alphonse Mucha

     

    Lorsque l'amour sonne, vous n'y êtes pas toujours préparé et pouvez même être pris au dépourvu. Et ce, en dépit des fantasmes que vous pouvez nourrir (et qu'en général vous gardez pour vous)!

    Quand l'amour sonne à votre porte. 

    Charlie Hunnam, Jake Gyllenhaal, Jason Momoa

     

    Il faut savoir que la personne "en amour" vous a repéré parmi tous vos semblables, car à ses yeux vous êtes... différent... 

    Quand l'amour sonne à votre porte. 

    Little miss sunshine

     

    Peut-être même voit-elle en vous un reflet d'elle-même, ce que l'on nomme dans ce domaine une "âme-soeur".

    Une "âme-soeur" est, dans l'idéal, l'être fusionnel qui vous comprend sans même un mot de votre part. Celui qui connaît tout de vous car une connexion exceptionnelle existe (ou pasmoney)  entre lui et vous!

    Quand l'amour sonne à votre porte. Inconnu

     

    Il va peut-être y avoir des compétitions, si d'aventure plusieurs coups de sonnettes se sont manifestés le même jour! Vous pouvez alors être amené à jouer les arbitres. 

    Quand l'amour sonne à votre porte. 

    Zig & Sharko

     

    La personne en amour peut redoubler d'efforts pour vous conquérir, guettant dans vos yeux cette flamme à nulle autre pareille qui signifie "je dépose les armes, mon coeur est conquis"!

    Quand l'amour sonne à votre porte. 

    Zig & Sharko

     

    Cet amour est-il réciproque? Si ce n'est pas le cas, il faut savoir que cela ne change rien dans les sentiments de l'autre à votre égard. D'ailleurs lorsque l'amour sonne, si vous ouvrez... vous ouvrez!

    Quand l'amour sonne à votre porte. LMFAO

     

    L'amour peut avoir un air répétitif, comme un éternel recommencement! Cela même si on lui confère une dimension poétique yes

     

    Quand l'amour sonne à votre porte. 

    Doisneau

     

    L'amour peut être encombrant parfois, ou malvenu sous ses assauts insistants!

    Quand l'amour sonne à votre porte. 

    The Simpsons

     

    Dans tous les cas l'amour marque le début d'une aventure qui sonne forcément un jour à votre porte et si vous embarquez, sachez qu'il faut manier la barre avec délicatesse ^^

    Quand l'amour sonne à votre porte. 

    Zig & Sharko

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Je dédie cette "ode" aux amoureux, qu'ils soient présents, passés ou futurs!glasses


    votre commentaire
  •  

    IMG_20141007_005051
    Un jeune garçon évoquait la vie spirituelle, se posant des questions sur ce qui se raconte depuis plus de 2000 ans, notamment Jésus et ses "pouvoirs magiques"... :) puis un jour, opposant ces choses-là à ce qu'il entend aux actualités, les guerres, le lot de désespoir qui va avec...  j'entends de sa bouche juvénile et innocente, mais contrariée, "dieu tout pourri" et ma bouche à moi en reste bée! Je comprends tout à fait son raisonnement. Qui est ce Dieu, ce "Bon Dieu" à qui l'on prête une si grande bienveillance, pour laisser des gens souffrir ainsi? Je lui en voudrais volontiers moi aussi, suffit d'être croyant! Non, ce qui m'a scotchée c'est l'existence d'une rancoeur à si grande échelle chez ce petit bonhomme. 

     

    Alors j'ai voulu gratter un peu (comme le papé chez Fred Vargas-Lucio- qui finit de gratter une piqûre sur son bras inexistant!) et je me dis que, finalement, ce n'est pas si effrayant parce qu'il y a de l'empathie derrière cette remarque. Je me dis qu'il se soucie plus de ses frères, même lointains, que d'une entité encore plus lointaine, qui serait à craindre en plus! Qu'il y croit, en Dieu, c'est probable, puisqu'en le faisant passer de "tout puissant" à "tout pourri", il lui accorde une certaine considération^^ Qu'il ne le craigne pas, je me dis que c'est rassurant parce que l'inconnu, grand ou petit, fait toujours peur sans raison, c'est idiot!

    Par contre je me demande quand-même si cette force d'enfant, cette pensée sans contrainte peut rester intacte, et sinon combien de temps le peut-elle? Un jour où l'autre il fait bon avancer tranquillement au sein d'une communauté où l'on se ressemble les uns les autres. C'est alors qu'on se plie à certaines règles en laissant de côté nos chimères, en apaisant le feu qui nous anime.

    Les métalleux se coupent un jour les cheveux. Les hippies deviennent proprios. Les rappeurs quittent leurs quartiers modestes. "Les chiens aboient, la caravanne passe". Dieu a d'autre chats à fouetter et nous, on se perd un jour par facilité.

    J'ai connu un homme, plutôt bien né, qui avait choisi de vivre comme un bohémien. Personne ne trouvait ça logique, y compris moi. Ce n'était pas logique pour nous parce que ce choix était celui de la difficulté. La difficulté de trouver où dormir, quoi manger... tous les jours. Il n'a jamais vraiment été SDF (dieu merci?) parce que des gens l'ont apprécié et l'ont aidé, dépanné. Il faut dire qu'il savait s'imposer aussi...! Il a choisi de vivre "en dehors des clous", a-t-il eu tort? Je suppose que personne ne peut le dire à sa place! Quoiqu'il en soit, peut-on réellement construire un mode de vie en fonction de la bonne volonté d'autrui? Ok, certains l'ont aidé, mais combien l'ont envoyé se faire foutre?! J'imagine qu'il a appris à ne pas se faire de bile, à apprécier les rencontres. Celles qui font de vraies relations, pas des relations sociales.

    Parce que pour beaucoup d'entre nous comptent nos fréquentations sociales. Lorsque j'entends parler d'insertion, ça me fait penser à "politesse", "courtoisie", bref social. La société exige de nous que l'on s'intègre grâce à ces outils commodes. pour la plupart d'entre nous ça ne pose pas de problème, car ce sont des outils dont on a appris à se servir relativement tôt, et qu'on utilisera toute notre vie. Mais si par hasard l'un d'entre nous ignore ces outils -volontairement ou non-, se marginalise, alors la société le rejette. C'est comme une greffe qui ne prend pas! 

    Du coup, c'est plus rassurant d'appartenir à un ensemble, une société, plutôt que de se risquer à graviter autour avec les complications que cela suggère. Je comprends ça. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi chaque modèle de société est persuadé d'être le meilleur, et surtout pourquoi ce "meilleur" repousse, souvent avec violence, d'autres modèles jugés moins valables?

    On le voit tout le temps, que ce soit des querelles de voisinage ou, à plus grande échelle, des guerres de religions, des épurations ethniques.... il y a de quoi perdre la foi, comme ce petit garçon, en effet! C'est toujours pour la même raison: "J'ai raison et tu as tort!"... "Je veux du silence et tu es bruyant", "Je crois dans le vrai Dieu et le tien est en toc!" "J'ai de bons gènes, les tiens sont mauvais!" "C'est mon territoire, pas le tien!" etc... On apprend aux tout petits à partager et voilà ce que l'adulte devient: un gros capricieux!

    Je ne pense pas que la société de consommation dans laquelle je vis soit le meilleur modèle. J'y suis juste habituée, mais je vois bien les dérives que ce modèle engendre: égoïsme, gaspillage, suspiccion, possessivité maladive... C'est vrai qu'avec l'apparition d'internet, on s'en rend compte plus que jamais.

    Tout y est permis, mais ce n'est jamais assez pour certains (capricieux), jamais. C'est une gigantesque société qui en regroupe des tas d'autres, internet. Chez nous, en occident, on ne pourrait plus s'en passer, et je ne dis pas que c'est un instrument de malheur, parce que j'adore aller écouter toute la musique du monde là-dessus! Mais bon sang je ne peux plus lire les commentaires sans me dire que mes semblables sont effrayants d'intolérance! C'est là quand-même, sur le net, que se concentre, voire s'exhibe sans aucune pudeur, la plus grande animosité de l'Homme envers l'Homme. Et oui, c'est effrayant, je trouve. En même temps c'est comique parfois, mais un peu comme le clown de Stephen King, le "ça", c'est quand-même inquiétant! Oui, parce que parfois les gens disent la même chose mais ne s'en rendent pas compte et se foutent sur la gueule (virtuellement cela-dit)! Des fois, ils s'excusent mutuellement quelques lignes plus bas, parce qu'ils ont pris du recul... des fois. L'avantage, c'est que quand tu arrives à débattre sans qu'ancun gros mot ne soit prononcé, c'est un bonheur incomparable, presque miraculeux!

    J'ai regardé "Human" de Yann A. Bertrand l'autre soir, et je suis allée partager mon ressenti sur internet (twitter). quelqu'un a fait ce bref commentaire: "encore du politiquement correct". J'ignore s'il a vu le film. Je savais que lire les coms me gâcherais un peu le plaisir, parce que je venais d'être embarquée dans un train émotionnel et je lis ça... rien que le mot "politique" ça casse l'ambiance direct! Comment des images (sublimes) de notre planète et des gens de toutes contrées donnant leur vision de la vie peuvent-ils induire un commentaire si plat et insipide? Je conçois que des gens ne soient pas intéressés par ce genre de programme, qu'on l'aie trouvé trop long ou choquant par certains témoignages... mais ça! 

    Ce qui est fragile et tendre, c'est poétique, non? Est-ce que ça appartient à l'amour? parce que  certains disent que l'amour sauve, et je veux bien le croire, mais... Peu importe où l'on regarde, c'est la menace qui domine l'actualité, entre terrorisme et émigrations désespérées, les règlements de compte marseillais, quelques cambriolages pour assaisonner le tout... Ici, loin et tout près de ces événements, des Roms rejetés, des "réfugiés" redoutés, des droits refoulés, la "race (blanche)" qui refait une percée! On n'est pas près d'être sauvés...

    Alors quand on peut souffler devant un "Human", qui parle de dureté mais aussi de bonheur, ou grâce aux envolées fragiles et touchantes d'Ed Sheeran, quand on épaule un Adamsberg dans son enquête en se plongeant dans la lecture d'un Fred Vargas... tout le reste s'évanouit, laissant la place à la poésie.

    Il y aura toujours quelqu'un pour dire que c'est "politiquement correct", donc que ça n'a pas de valeur, la poésie, l'amour, les choses légères, même l'humour. Comme quand Holden ("l'attrappe-coeur") désespère de trouver un endroit paisible sans qu'il y ait une inscription nauséabonde quelque part, même toute petite... c'est un mélange de tristesse et d'ironie, ça m'a fait sourire à la lecture. Parfois l'inscription est dans un coin de notre tête, aussi il faut la vider de temps en temps! 

    Ainsi est peint le monde, de toutes les couleurs, de tous les mots, de vies et de morts. De dieux, peut-être.

    Tout pourris ou non, j'ai bien l'intention de goûter aux joies, même modestes, d'ici-bas aussi longtemps que je le pourrai,  même correctement, même politiquement! 

     

     


    1 commentaire
  • "Poussin, tu penseras à ranger ta chambre, s'il te plaît?"

    Comme ceci s'adresse à mon petit garçon, je devrais plutôt m'identifier à la belle rouquine de ce film "les gazelles", que je viens d'aller voir un peu par hasard. J'aime bien le hasard, pour ça, pour les belles surprises! 

    Lorsque j'ai vu la bande-annonce, j'étais mitigée... ça allait être une comédie comme tant d'autres, avec des caricatures de nanas célib', bref... et pire encore à la radio passait une moche pub un peu style ado hystérique qui donnait pas du tout envie d'aller le voir, ce film!

    Et puis je me suis bien mise dedans, ou plutôt ça s'est fait assez naturellement, preuve que le film est compatible avec la réalité. D'ailleurs on rit mais on pleure (un peu) aussi, comme dans la vraie vie, mais surtout, les nénettes sont super attachantes. Les gars n'ont pas forcément le beau rôle (entre le grand skateur qui ne veut pas grandir et le "énorme bite" qui se prend pour un cador...), j'admets. Donc c'est plutôt un film de femmes pour les femmes, et le truc c'est que je pouvais m'identifier à chacune d'entre elles, finalement.

    Au départ, je suis Marie parce que c'est elle qui nous fait démarrer, avec son couple bien réglé et son prêt sur 30 ans qui lui fait péter un plomb. On comprend. On comprend aussi que son copain qui renifle sans arrêt sans discrétion, ça n'a rien de romantique et ça tape sur les nerfs à la longue...

    Pourtant le romantisme n'est pas franchement au rendez-vous dans ce film, du moins au 1er abord. D'abord Marie, paumée et timide, tombe sur une bande de fieffées allumeuses qui passent leurs WE à picoler et rouler des pelles... enfin c'est la 1ère impression, parce qu'après on découvre un peu mieux ces dames, leurs blessures, leurs faiblesses, car il n'y a pas que des WE dans la vie. C'est comme ça qu'on s'attendrit!

    Du coup, la belle rouquine, emballeuse d'un soir sans complexe, se retrouve hyper stressée et désarmée lorsqu'elle a un rendez-vous sérieux. La grande brune un peu froide est préoccupée par l'enfantement qu'elle craint de ne pas connaître, ou encore la jolie métisse culpabilise un peu d'être amoureuse d'un tout jeune homme... seule la petite dernière (actrice que j'aime beaucoup, Joséphine de Meaux) semble la plus libre de toute, délurée mais les pieds sur terre. 

    Et comment s'en sort Marie, l'héroïne?

    Et bien, il faut aller voir le film qui, accessoirement, donne envie de se lever de son siège pour danser car il y a une bande-son très sympa!

    Bravo mesdames! 

     

    Gazelles

    votre commentaire
  • Hé hé... alors, on râle?

    Quand est-ce qu'on s'arrête pour réfléchir un peu? Réfléchir sur le mieux vivre ensemble, voire sur le mieux vivre tout court?

    Ah la la... mes Semblables...

    En ce moment, en France, ça râle beaucoup, beaucoup. Pour un oui, pour un non, TOUS les prétextes sont bons!

    Moi-même, lorsque je suis en voiture, je rouspète à qui mieux-mieux. En même temps je me dis "ben et toi? Tu ne fais jamais d'erreur?"

    Parce que l'habitacle permet un tas de choses peu glorieuses (et je ne parle pas des galipettes sur le siège arrière), notamment l'expression orale désinhibée du type "Rhaaa mais quel con!" ou "Tu la bouges, ta caisse ou bien on dort ici...?" et puis "Pfff... encore un mou du genou..." quand ça n'est pas "Vas-y, colle-moi au cul abruti, t'iras plus vite!"  Bref, à l'occasion je m'éclate!!

    Mais en réalité, ce "con", ce "mou", cet "abruti"... c'est mon pair, mon alter-ego. Si ça se trouve, dix minutes après il me cède sa place à la caisse du supermarché du coin et je saurai même pas que c'est ce type que j'ai insulté copieusement tantôt, bien à l'abri dans ma voiture. Quelle déchéance!!

    Et pourtant, ça fait du bien de râler, c'est vrai. C'est humain. 

    Tenez, essayez avec cette liste, pour voir: une insulte pour un mot doux, et voyez ce qui défoule le plus:

    pourri - poussin - pute borgne - poulette - grosse merde - gros loulou - salopard - sushi d'amour - conasse - coquinette - gros naze - grand fou - débile profond - doudou chéri - va te faire foutre - viens dans mes bras - raclure de chiotte - rossignol joli - pouffiasse - petit chou - je t'emmerde - je t'aime - salope illuminée - sainte vierge - souillure de slip - sucre d'orge...

    L'essentiel, si on préfère les insultes, c'est de pas s'éterniser quand même. D'abord parce que c'est l'ulcère assuré à la longue (au mieux), et puis on n'avance pas, quoi. 

    Arrêtons-nous 5 minutes sur les "débats" passionnés qui fleurissent sur le net. C'est la voiture virtuelle, le net. Les gens (mes amours - ânes battés de Semblables) y déversent leur agressivité en toute liberté sans se soucier de ceux à qui ils s'adressent. 

    Imaginez ce que ça peut donner, par exemple dans les coms youtube:

    - Lalalove (Clara, 13 ans) : OMG je kiffe trop ce chanteur!! Il est génial!!! <3 <3

    Réponse:

    - TheKiller (Bruno, 35 ans) : Il faut vraiment avoir de la merde dans les oreilles! Encore une conne ramollie du bulbe qui connaît que ce que les médias dégobillent! Bravo la France!!

    Et oui, Bruno l'a si bien dit : bravo la France! =)

     

     

    Owen zombies
     
    En aparte, je précise que les pseudos et noms utilisés ici sont purement fictifs. 

     

    Evidemment, là le "débat" ne concerne  qu'un chanteur, mais si on prend un sujet plus grave, heu... et bien ça ne change rien du tout! =)

    En fait, vous l'aurez compris, Bruno ne "kiffe" pas, il est très énervé et cela lui donne le droit, croit-il, de se comporter comme un gros naze de rabat joie. Ce qui, j'espère, ne gâchera pas trop le plaisir de Clara-poulette... =)

    Bruno, à travers son éloquente critique de Clara-du chanteur-des médias-de la France (c'est qu'il en a, de la frustration à exprimer, Bruno) pourrait tout aussi bien parler de moutons, car :

    1- ce qu'il aime c'est le kebab

    2- il a toujours voulu être berger

    3- il est de ceux qui se revendiquent anti-système

    Bravo, c'est la n°3!

    Et comme ceux-là, il veut clamer haut et fort ses propres et uniques opinions qui ne sont dictées par aucun groupuscule anti-système dont le leader anti-système ne diffuse aucune idéologie anti-système, elle-même dénuée de tout principe de base étiqueté anti-système auquel personne ne se réfère, non. Même pas les anti-système, les anti-tout.

    Alors notre Bruno, mouton or not mouton*?

    Si si, mouton aussi. Seule la bergerie change. 

    Semblables, donc. =)

     

    *Je kiffe toujours autant Shaun le mouton, perso. <3 <3

    shaunraspberryfullhz5.gif

     


    votre commentaire
  • coeurs-27.gif
     
    Ecrit par J.D Salinger dans les années 50, ce récit m'a été "amené" par un autre classique "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" (Harper Lee, 1960), dans lequel il est écrit, à propos de "L'attrape-coeurs": sûremement le plus beau livre du monde.
    Du coup il fallait que je le lise =)
     
    Les deux romans ont en commun un domaine à la fois brut et tendre: l'enfance.
    Si l'un évoque le statut des Noirs aux Etats-Unis dans une période sensible où le Changement se profile (Ne tirez pas...), l'autre se concentre sur les errances d'un adolescent confronté à l'échec d'un point de vue social (ce que l'on attend de lui) qui, de désillusions en désilllusions, nous embarque bon gré mal gré dans un épisode inconfortable de son existence. 
     
    La narration est prenante car le garçon, Holden, s'adresse à nous et ne connaît pas la langue de bois. Il se livre alors sans pudeur et son langage, simple et empruntant à l'argot de l'époque, donne parfois lieu à des éclats de rire, tout comme l'expression naïve de ses émotions peut parfois attendrir.
    Holden doit prendre sa vie en main, s'insérer dans la société, mais il préfère rêver et se rebelle contre cet ordre établi. Holden est parfois vulgaire, outré, agacé mais il reste tendre au fond.
    C'est un enfant.
     
    Ce livre a fait partie d'une black-list aux USA car le meurtrier de John Lennon détenait un exemplaire de l'ouvrage le jour où il a commis son crime. 
    Sans doute la lecture du livre l'avait-elle chamboulé? Je crois qu'il était déjà pas mal secoué au départ de toutes façons!
     
    Quoiqu'il en soit, si j'écris sur ce roman aujourd'hui c'est que je l'ai vraiment trouvé beau, vrai. En aucun cas il ne me donne envie d'aller tuer l'un de mes semblables! Si j'en crois les chiffres, plus de 60 millions de gens l'ont lu et tout s'est bien passé pour eux.. =)
     
    C'est vrai qu'un ado à la dérive... le sujet ne paraît pas extraordinaire, mais ce n'est pas cela qui importe. C'est la façon dont l'histoire est relatée qui la rend belle. Une fois qu'on est rentré dedans, on ressent beaucoup de choses fortes et ce personnage, Holden, nous ébranle drôlement!
    C'est un de ces livres dont on a du mal à se défaire et il faut prévoir du "lourd" derrière si on veut redevenir un lecteur passionné!
     
    Extraits:
     
    Le gosse était impec. Au lieu de marcher sur le trottoir il se baladait dans la rue mais tout près du bord du trottoir. Il faisait comme font les gosses, comme s'il marchait sur une ligne bien droite, et tout le temps il n'arrêtait pas de fredonner. Je l'ai rattrapé, et j'ai entendu ce qu'il chantait. C'était ce truc "si un coeur attrape un coeur qui vient à travers les seigles". Il avait une jolie petite voix. Il chantait comme ça, pour lui tout seul. Les voitures passaient en vrombissant, les freins grinçaient tous azimuts, ses parents faisaient pas attention et il continuait à longer le trottoir, en chantant "Si un coeur attrape un coeur à travers les seigles". Alors je me suis senti mieux. Je me suis senti beaucoup moins déprimé.
     
    Pour arriver là où étaient les momies il fallait suivre une sorte de couloir très étroit (...) Alors je suis resté tout seul dans la tombe. D'un sens j'aimais assez. C'était plutôt sympa et puis paisible. Mais tout d'un coup j'ai vu sur le mur- vous ne devineriez pas - j'ai vu un autre " je t'enc...". Ecrit à la craie rouge, juste au-dessous de la partie vitrée du mur, au-dessous des pierres.
    C'est ça le problème. Vous pouvez jamais trouver un endroit qui soit sympa et paisible parce qu'y en a pas. Ca peut vous arriver de croire qu'y en a un mais une fois que vous y êtes, pendant que vous regardez pas, quelqu'un s'amène en douce et écrit "je t'enc..." juste sous votre nez.
     

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires